Les Coléoptères
Les coléoptères ont été parmi les premiers pollinisateurs à apparaître. Il y a environ 200 millions d'années, au Mésozoïque, leur abondance leur a permis de devenir l'un des principaux pollinisateurs. C'est de là que proviennent bon nombre de leurs relations évolutives, qui perdurent encore aujourd'hui. Aujourd'hui, leur ordre taxonomique, les coléoptères, constitue le plus grand ordre au monde. Les jardiniers n'ont pas encore cherché à attirer intentionnellement les coléoptères dans leurs jardins, peut-être parce que l'observation des coléoptères n'est pas aussi inspirante que celle des papillons ou des oiseaux. Pourtant, les coléoptères jouent un rôle dans la pollinisation. Certains ont mauvaise réputation car ils peuvent laisser des dégâts derrière eux, endommageant certaines parties des plantes lorsqu'ils se nourrissent de pollen. Les plantes pollinisées par les coléoptères ont tendance à être de grandes fleurs très parfumées, dont les anthères et les stigmates sont exposés. Les coléoptères sont connus pour polliniser les magnolias, les papayers et les nénuphars jaunes.

Au Canada, on dénombre plus de 9 000 espèces de coléoptères largement réparties dans toutes les régions du pays, la plus grande diversité et abondance se trouvant aux latitudes les plus basses. En termes de cycle de vie, les coléoptères ont des stratégies différentes selon le stade de leur cycle de métamorphose. Ils attirent leurs partenaires grâce à divers mécanismes, tels que les sons produits en frottant certaines parties de leur corps les unes contre les autres, la production de phéromones ou des signaux visuels, comme le magnifique spectacle lumineux offert par les lucioles. Les coléoptères femelles ne s'accouplent généralement qu'une seule fois et peuvent ensuite stocker le sperme jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à produire des œufs. Une fois les œufs pondus et éclos, les coléoptères émergent sous forme de pupes, ce qui correspond à la façon dont de nombreux coléoptères passent l'hiver au Canada.

Comme beaucoup d'insectes dans le monde, la majorité des populations de coléoptères sont en déclin, les espèces les plus menacées étant les bousiers et les cicindèles. Parmi les coléoptères dont les tendances démographiques ont été documentées, 60 % sont en déclin. Cela s'explique principalement par des problèmes courants liés à la conservation, tels que les pesticides, la fragmentation et la perte d'habitat, le changement climatique et les épidémies. Pour aider les coléoptères, un bon point de départ consiste à fournir des plantes indigènes et à ne pas utiliser de pesticides, ce qui profitera à tous les pollinisateurs.